Vagabonde, première rencontre et choix techniques


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Nous avons rencontré les artisans de chez Vagabonde à Chabeuil, à côté de Valence. Un sacré voyage car nous sommes parti de Suisse ce jour-là. Derrière une porte verte, ce petit local renferme tout le savoir-faire de Vagabonde. Un espace rectangulaire, simple, assez dépouillé ; rempli de machines, divers outils, pièces et autres tubes métalliques. On y retrouve un établi, un poste à souder, un support conçu spécialement pour la soudure des cadres. Ici, le travail est manuel, précis, afin de créer de bons vélos. J’y retrouve l’atmosphère d’un bricolage sublime, vécu dans mon enfance avec mon père.

On est accueilli par Patrice, le chef, qui nous expliquera tous les aspects techniques de leurs vélo. Fabien, quant à lui, est affairé sur la soudure d’un cadre.

Notre rencontre s’est articulée autour des choix techniques principaux ; c’est-à-dire le cadre, la transmission, la taille des roues ainsi que les freins.

Le Grand Raid de Vagabonde est le choix naturel pour ce type de voyage, un vélo qui même dans sa version de base, reste le meilleur compromis entre robustesse et efficacité.

Pour les cadres, nous ne voyons pas l’intérêt de prendre un cadre sur mesure, étant donné que nos tailles restent dans la norme, nous faisons le choix de partir avec des cadres de taille standard (L pour Luc et XL pour moi).

La grande entrée en matière technique est le choix de la transmission. Nous avons en effet deux options : un dérailleur Shimano classique ou un moyeu Rohloff[1]. Ce dernier est vraiment un système à part, je laisse la place aux explications de Patrice :

Entre les deux transmissions, il faut faire un choix de départ.
La version Rohloff, ça marche comme une boîte de vitesse de voiture, on s’en occupe plus. On remplace des pièces d’usures (cassette, dérailleur, etc.) par une boîte de vitesse qui fait partie de la structure du vélo. En général on le choisit pour sa fiabilité. Comme dans toute mécanique, il y a eu des cas de SAV ; mais il faut savoir que quand ça arrive, Rohloff est extrêmement réactif. En effet, toute leur réputation est basée sur la fiabilité de leurs moyeux. Cela fait maintenant une quinzaine d’années qu’il est produit.
La mécanique de ce système est composée de trains épicycloïdaux parallèles avec un arbre central et des petites cames qui sortent et qui viennent sélectionner les vitesses. Avec les composés des différents trains, on obtient 14 vitesses espacées de 13% entre chaque vitesse, l’équivalent du 3 × 9 ou 3 × 10 vitesses. On a la même étendue, soit 525% de développement, qu’une transmission classique.
Le Rohloff a un coût au départ mais on s’y retrouve sur le coût des pièces derrière. Avec ce système, on va mettre une chaîne Single Speed renforcée qui durera 4 à 5 fois plus longtemps, car elle fonctionne en ligne droite. En terme de maintenance, c’est moins compliqué.

Vous trouverez plus d’informations sur le site de Vagabonde.

Le point suivant concerne les roues. Personnellement, j’aime bien les roues de 700 (type VTC) que j’utilise sur mon vélo actuel. Mais finalement les roue de 26 pouces (type VTT) sont à privilégier pour leur robustesse et leur plus grande diffusion à travers le monde. De plus, comme nous serons très chargés, il est préférable de partir avec des jantes renforcées composées de 36 rayons.
Place au choix des freins dont les options sont :

  • Sur jante par des patins (V-brake)
  • Sur jante par des patins avec système hydraulique (Magura HS33)
  • Freins à disque à câble
  • Freins hydraulique à disques

Selon Patrice, les freins hydrauliques à disques sont les moins bon choix pour le voyage, car c’est de l’hydraulique haute pression, ça demande plus de pression. Ce système peut chauffer et occasionner une perte du freinage. Avouez que ce serait gênant en pleine descente d’un col, avec le poids de tout notre chargement. Surtout que sur un vélo, pas de frein moteur.
Bref, avant de rencontrer Vagabonde et avec les premières recherches effectuées sur Internet, mon choix se portait sur le HS33 de Magura. Notre échange a permis de confirmer ma première impression. En effet, même si ce système semble combiner les contraintes du freinage sur jante (qui peut creuser les jantes à l’usure) et de l’hydraulique (mécaniquement plus complexe), il reste le meilleur compromis, avec un freinage progressif et endurant. Le HS33 est un système hydraulique basse pression finalement assez simple avec lequel il suffit juste de se familiariser, comme pour toute nouvelle technologie qu’on rencontre. Comme dirait Patrice : Mais pour du vélo de voyage le HS33 reste un must.

Je reviendrai ultérieurement sur les options plus particulières comme par exemple le choix d’un moyeu dynamo, qui nous permettra de recharger les piles et batteries.

Nous avons profité de cette rencontre pour tester sur route un vélo équipé d’un moyeu Rohloff. Au début c’est assez étrange car il y a une sorte de latence lorsqu’on passe les vitesses. C’est vraiment déroutant quand on a toujours utilisé qu’une transmission traditionnelle mais on ressent bien la progressivité du système. Autre avantage évoqué et non des moindres, on peut, à l’arrêt, repasser la boîte de vitesse en position 1. Ça peut être extrêmement pratique pour repartir dans une côte car on n’a plus à anticiper la baisse des rapports d’une transmission traditionnelle. C’est très avantageux quand on n’a pas le choix de s’arrêter.

Nous repartons donc convaincus par le choix de ces vélos et remercions Patrice et Fabien pour leur accueil et leurs explications. Il ne nous reste plus qu’à choisir la couleur des vélos !

Vous pouvez aussi écouter notre échange avec Patrice dans les locaux de Vagabonde Cycles :

Transcription du fichier son

  1. Pourquoi Rohloff ? sur le site de Vagabonde.