Origines
Notre modèle de société est basé sur une croissance économique illimitée. Parce que ce modèle s’appuie principalement sur l’exploitation de ressources naturelles limitées, nous commençons à nous rendre compte qu’il n’est pas viable sur le long terme. Il est même au contraire néfaste pour l’environnement et, par effet de bord, pour l’humanité. Malgré ce constat, les politiques et industriels peinent à faire avancer les choses.
Conscients des enjeux qui se dégagent, nous avons donc à cœur d’adopter un mode de vie plus respectueux de l’environnement. Ainsi, nous participons à la fondation d’un meilleur futur pour les générations à venir.
Objectifs
Nous souhaitons réaliser un projet le plus respectueux de l’environnement possible. Qu’il s’agisse du déroulement du voyage en lui-même (choix du matériel, consommation quotidienne…) mais aussi des projets que nous réaliserons pendant et suite au voyage (site Internet, productions plastiques…).
Cette attention sur l’ensemble du projet sera l’occasion de partager et démontrer les solutions choisies tout au long de notre périple et a posteriori.
Nous partagerons ainsi les solutions trouvées, les rencontres et expériences humaines, mais aussi et surtout notre vision du monde, au travers de deux axes distincts mais complémentaires :
- Durant le projet, le site Internet dédié à notre voyage nous permettra de partager sur le vif nos expériences au travers de photos, vidéos ou textes. Tous les contenus seront géolocalisés afin de permettre à tout un chacun de suivre notre aventure et notre progression au plus près.
- Après le voyage, une production plastique réfléchie nous permettra de partager plus abondamment notre vision du monde, enrichie par le recul pris sur les mois qu’aura duré notre voyage. Les photos, vidéos, textes… produits pendant toute la durée de voyage seront notre matière première pour formaliser notre vision.
Pourquoi le vélo ?
Déjà parce que c’est un mode de déplacement qui nous plaît, naturellement.
Mais aussi et surtout parce qu’après la marche à pied, c’est le mode de déplacement le plus propre qui soit. De plus, la lenteur de déplacement induite par le vélo nous permettra d’effectuer un voyage à échelle humaine, favorisant les rencontres au quotidien.
Pourquoi le Cap Nord ?
Le Cap Nord est un symbole de bout du monde, de fin de course. Intellectuellement, cet objectif impose naturellement une finalité.
De plus, cette destination nous permettra de parcourir des paysages multiples et nous offrira de nombreuses opportunités de rencontres et de partage.
Pourquoi « Continuum(s) » ?
Un continuum est un ensemble d’éléments tels que l’on peut passer de l’un à l’autre de façon continue [1]. L’utilisation la plus connue du terme « continuum » concerne le continuum espace-temps qui définit une continuité dans l’espace ou le temps [2].
Ce concept se retrouve dans notre vision du monde ainsi que dans notre démarche. On passera ainsi du documentaire à la création plasticienne, des centrales nucléaires au monde paysan, etc. Le monde dans sa globalité est un ensemble d’éléments et de paramètres interdépendants qui influent les uns sur les autres. La prise de conscience de l’impact de nos activités sur l’environnement en est d’ailleurs l’illustration parfaite.
La démarche plastique
Dérive [3] et inventaire [4]
Nous avions commencé à traverser des « post-paysages » [5] avec notre film MA3YT-I, une dérive imaginaire à travers des paysages entre pétrole et isotopes.
Aujourd’hui, nous envisageons véritablement cette dérive. Lent voyage, presque statique grâce au vélo ; un moyen de transport à la fois respectueux de l’environnement et permettant de trouver une juste vitesse ; un déplacement à échelle humaine qui nous permettra de capter des instants vécus et imaginaires.
À travers ce voyage vers le bout d’un monde, entamé il y a des années avec les marches d’équinoxe, nous irons dériver dans l’espace européen pour y traverser différents continuums : paysan, industriel, artisanal, maritime…
Nous serons des voyageurs dont la vision engendre de multiples réalités – pensées contradictoires et complémentaires. Ces réalités génèreront des formes plastiques imaginaires qui deviendront par la suite une nouvelle forme de réalité. Transformation incessante des éléments au sein de ces paysages incertains.
Qui sommes-nous ?
Luc
27 ans. Web designer, intégrateur et chef de projet web.
Né dans une famille d’agriculteurs, j’ai hérité d’un profond respect pour les Hommes qui travaillent la terre et permettent de nourrir l’humanité. En grandissant, les premières offres ADSL illimitées me permettent d’accéder à Internet. Je découvre alors un moyen sans commune mesure pour découvrir, informer, partager.
Aujourd’hui, l’impact de ma consommation sur l’environnement est devenu l’une de mes principales préoccupations. Avec ce projet de voyage, je souhaite accomplir deux choses : d’une part aller plus loin dans mes réflexions sur ces sujets ; d’autre part sensibiliser davantage de personnes sur l’impact de leur consommation au quotidien sur leur environnement.
Olivier
27 ans. Plasticien ; photographe.
Né l’année de la fusion du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
J’ai découvert le monde paysan grâce à mon père qui travaillait avec eux.
Durant mes études, j’ai déambulé au sein des paysages pétroliers et isotopiques près de Le Havre ; je suis très attaché à ces atypiques paysages .
En parallèle, durant deux ans, j’ai vécu dans une ferme, partagé le quotidien de cette famille, de cette ferme ; vision animale, vision terrienne et humaine. J’envisage ce voyage comme la suite de cette expérience de vie ; voyage que je ne pourrai plus faire avec mon père.
- Définition de continuum sur Wikipédia .
- Définition de continuum sur Larousse.
- Dérive : marche (voyage) instinctive au sein d'un espace, dont on trouve la finalité en l'effectuant.
- Inventaire : comptabiliser et rendre compte, grâce à « la prise de vue » systématique et normée.
- Post-paysages : paysages d'après ; pas encore vus, pas encore créés.